lundi 29 septembre 2014

Sponsoring Purnima Septembre 2014

Kathmandu, 21/09/2014
Bonjour,

Quelques nouvelles en cette fin d'annee scolaire ...
Pour chacun de vous la rentree se termine, ici l'annee scolaire se termine.

Kathmandu ne s'ameliore pas du point de vue circulation, etat des rues, eau potable et tout le reste. D'un cote des vehicules flambants neufs avec 200% de taxes de l'autre des rues eventrees, devorees par les pluies de moussons (raisonables heureusement dans le nord), des detritus qui s'empilent et se dispersent , penurie d'eau potable pour beaucoup et d'electricite (mais c'est un phenomene courant (au propre) ici) comme il semblerait que la Belgique s'appreterait  a l'experimenter dans les annees a venir?. Un rien nous separe. Les acquis en qualite de vie de l'Europe ne sont pas tres loin d'un effondrement si l'on y prend garde alors que nous sommes a des annees de progres sociaux par rapport a ici. Mais on continue de s'illusionner sur la croissance, la production et la consommation. Deux societes enkistees dans leur gangues et qui ne semblent ni l'une ni l'autre conscientes de la possibilite et de la necessite d'un changement...

Quand j'y regarde de pres c'est un drole de monde mais pas tellement different du notre, seules nos oeilleres different. La vie suit son cours malgre un pouvoir qui ne s'en inquiete pas trop. A l'encontre de regimes plus 'forts', ici c'est un peu le laisser vivre et laisser mourir a l'Indienne. Ceux qui sont au-dessus et puis le reste qui se debrouille sans que cela ne souleve reellement trop de protestations populaires. Le Nepal emerge tout juste du moyen-age mais avec les tablettes, les GSMs, le WIFI la 4G, la TV, les reality-shows a l'Indienne mais pas d'eau courante, pas de systeme d'enseignement correct et pas de systeme de soins. On lave sa vaisselle dans le caniveau, on ne sait pas ce que signifie hygiene mais on papote avec un GSM flambant neuf.
...
Purnima a termine ses examens de fin de cycle le 26 septembre. Elle est en conge jusque debut Novembre, mois de reprise de la seconde annee. Elle est rentree dans son village. Elle y reverra, en principe, sa soeur partie il y a six ans comme disons "bonne" dans une famille quelque part au Koweit (elle avait quand meme 12 ans ...) et revenue cette annee.  
Les resultats ne seront pas connus avant le debut de cette seconde annee. (On pourrait se demander a quoi servent les examens ...) Mais ce n'est peut-etre pas plus mal, une bonne partie des matieres vues cette premiere annee ne seront plus jamais abordees dans la suite.

Je pourrai en dire plus le 26 ou le 27 en en discutant avec elle. Elle aura quelques jours de libre avant de retourner au village pour les conges. (Ben non, elle a termine le Vendredi et a pris le bus l'apres-midi pour etre sur d'arriver pour les fetes)

Je vous avais adresse une demande de soutien, pour le minerval et la seconde annee,  dont je ne connais pas encore les resultats. Mon digicard ING est en panne et je n'en recevrai un que le 14/10 seulement.
Si donc vous avez decide de contribuer ou invite des connaissances a le faire, je vous demanderai de me le signaler par Email.

Les 200 euros que je gagne par mois ne me permettent toujours pas de faire faire face aux depenses.

Une reflexion: Je serais d'accord bien entendu. Si cela aide Purnima  à avoir une situation privilégiée pour son avenir et de pouvoir aider les siens .

A l'heure actuelle, au vu de la maniere dont la societe Nepalaise fonctionne je ne suis pas certain que cela l'aide beaucoup a avoir une situation privilegiee au sens ou nous l'entendrions en europe. Une meilleure situation (potentiellement), oui, par rapport a la situation sans avoir fait d'etude. Mais cela dependra aussi de facteurs qui ne sont pas toujours dans les mains de la personne.

  • Travailler dans un hopital de ville. Mais cela n'offre guere de compensations financieres (9000-12000 Rs) en tout cas au debut. Et pas mal d'hopitaux (d'ecoles privees privees) travaillent a but lucratif, pour faire rentrer de l'argent en caisse. Donc difficile de tomber sur le bon hopital comme cela.
  • Travailler dans un dispensaire de campagne: c'est pire (7000-9000 Rs) et mal soutenu par l'etat. Sauf si d'ici 2-3 ans il y avait un reel investissement sans detournement massif des le depart (ce dont le pays aurait besoin).
  • Ouvrir une pharmacie/lieu de soins dans sa region: ce serait bien mais il faut des finances et que ce soit accepte par la communaute (toujours les castes...) 

Elle aura, bien sur, d'avantage de choix (au lieu s'endetter de 6000 euros (presque le cout des etudes) pour partir "travailler" (dans bcp de sens) dans une usine en Malaisie ou ailleurs), au lieu de se marier ou de se faire marier et de faire des gosses et de rester au village pendant que le mari est ailleurs, a l'etranger souvent, comme mandai .... Souhaitons qu'elle ne se trompe pas trop …

Je ne pense plus qu'il y aie de réponse réelle a cette reflexion. A un moment l'oiseau vole de ses propres ailes même s'il peut y avoir des conseils (mais que valent nos conseils qui dépendent de notre propre vision du monde?)

Merci et a bientot.

"Je cherche une goutte de pluie
Elle luisait plus que les autres
 Car seule entre les autres gouttes
Elle eut la force de comprendre
Que, très douce dans l'eau salée,
Elle allait se perdre à jamais ..." (Jules Supervielle, La Fable du Monde)

"Abandonnez les mots « atteindre » ou « gagner » de votre vocabulaire, remplacez les mots par le mot « consentir ». Vous voulez consentir à votre Bien-être, pas l’atteindre. Ce n’est pas quelque chose que vous devez gagner. Tout ce que vous avez à faire est de décider ce que vous aimeriez expérimenter, et puis y consentir afin de..."

«La véritable valeur d'un projet n'est pas dans son accomplissement comme résultat, mais dans son accomplissement comme processus, autrement dit dans le chemin qu'il oblige à ouvrir et à parcourir. Car nous sommes toujours en chemin ; il n'y a pas de point final, seulement des haltes temporaires pour un repos qui n'est que préparation à un nouveau mouvement. Et ce qui vaut pour les individus vaut aussi pour la société : seul compte le chemin.»